Description
Le myrte est un arbrisseau de grandeur variable, de 2 à 5 mètres,
divisé en de nombreux rameaux dès la base.
Les feuilles, opposées, courtement pétiolées,
ovales, aiguës, entières, fermes, d'un beau vert luisant plus
foncé sur la face supérieure.
Les fleurs, blanches, odorantes poivrées, visibles
de mai à juillet, sont portées par un long pédoncule
dressé et solitaire à l'aisselle des feuilles.
Le fruit est une baie ovoïde, noire à maturité,
couronnée par le limbe du calice.
L'association du myrte et du mariage remonte à fort loin : croyant
qu'il rendait amoureux et protégeait la vie sentimentale, les Romains
l'avaient consacré naturellement à Vénus, déesse
de l'Amour et les nouveaux époux portaient des couronnes de myrte
le jour de leurs noces, usage qu'on retrouve dans l'Allemagne du siècle
dernier, notamment près de Brême.
Dans le Languedoc, c'est en guirlande qu'il prenait place sur les portes
des maisons des mariés.
L'anneau de myrte était par ailleurs considéré comme
une amulette précieuse pour tous ceux qui voyageaient à
pied ; il les protégeait également des abcès. En
tenir un rameau à la main permet de faire de longs trajets à
pied sans se fatiguer.
Selon Pline, à propos des deux myrtes plantés par Romulus,
l'un vénéré par les patriciens, l'autre par le peuple,
« lorsqu'à Rome, les nobles triomphaient, le myrte plébéien
se fanait ; lorsque le peuple triomphait, le myrte des patriciens se desséchait
».
La mythologie grecque nous dit que Phèdre, désespérée
de la mort d'Hippolyte, son beau-fils qu'elle aimait, avant de se pendre
à cet arbrisseau, en piqua les feuilles avec une épingle.
En Grèce, cueillir du myrte procure la puissance mais passer à
ses côtés dans l'indifférence et sans en ramasser
« est un signe d'impuissance et de mort ».
Les Hébreux, pour qui « l'arbre était fécondant
», en faisaient toutefois «porter aux jeunes mariées
pour qu'elles n'aient pas leur premier enfant trop tôt» considéré
comme une amulette précieuse pour tous ceux qui voyageaient à
pied ; il les protégeait également des abcès.
Le myrte, qui doit sa réputation aux Anciens, se trouve associé
également à certaines fêtes chrétiennes : en
Provence, il prend place sur la table de Noël « en signe d'espérance
et de renouveau » tandis qu'il était autrefois d'usage en
Saintonge de mettre dans le cercueil le dernier rameau de myrte (bénit
le jour des Rameaux) qui avait appartenu au mort, afin qu'il pût
s'en servir à l'autel du bon Dieu » Selon une croyance angevine,
seul le myrte semé le vendredi saint prendra racine.
|
Propriétés
culinaires
On utilise toute la plante : les feuilles fraîches ou séchées,
les boutons floraux, les fleurs ouvertes, les fruits frais ou séchés,
les racines et l'écorce.
Les feuilles de myrte assaisonnent le mouton, le boeuf, les volailles,
poissons gras (hareng, maquereau).
Les fruits peuvent compléter les salades de fruits, les tartes.
En Corse, une liqueur est fabriquée "myrtéi"
avec le jus macéré des fruits. mettre 100g fruits et feuilles
dans 1 L d'eau de vie avec 1 bâton vanille pendant 2-3semaines.
Filtrer puis ajouter un sirop (40 morceaux sucre dans 2 verres d'eau chaude),
et agiter.
Liqueur de myrte:
- . 1 litre d’eau-de-vie
- . 1 poignée de feuilles et 1 poignée de baies de myrte
- . 1 ou 2 ombelles de fenouil
- . 400 gr de sucre
- . 1/2 verre d’eau
- . 1 zeste de citron.
Dans un bocal, mettre les baies écrasées à macérer
dans l’eau-de-vie, avec les feuilles froissées et les ombelles,
pendant un mois, puis passer et filtrer.
Préparer un sirop en chauffant sucre et eau, l’ajouter à
la macération.
Mettre en bouteilles bouchées et attendre 1 mois avant de servir.
Séchés, les boutons floraux et les jeunes bourgeons sont
utilisés comme poivre. Ils relèvent les farces, charcuteries,
sauces, légumes.
Dans les confitures, la poudre de feuilles de myrte donne une note originale
au goût de résineux
En parfumerie, la distillation des feuilles et des fleurs permet d'obtenir
une eau célèbre "l'eau d'ange" car elle parfume
les savons, shampoings etc. Les huiles essentielles composent certains
parfums.
L'écorce et les racines servent à tanner les cuirs.
L'odeur brûlée du bois de myrte dégage une odeur d'encens.
|
Propriétés
médicinales
Le myrte est composé de tanins, d'huile essentielle, de résine,
d'acides citrique et malique, de vitamine. Astringent tonique et antiseptique,
- Les feuilles écrasées ont un effet cicatrisant et désinfectant
appliquées sur des plaies, des éruptions et des irritations,
psoriasis, herpès.
- Les feuilles de myrte luttent contre la dysenterie.
- Le jus de ses baies soigne les troubles gastriques, digestifs, les hémorroïdes
ou urinaires, leucorrhée, cystite.
- Son huile essentielle traite les contusions, les rhumes, les bronchites,
les sinusites, la toux, hémorroïdes.
Les rameaux au parfum balsamique étaient jadis brûlés
comme encens.
|